Ai-je besoin d'une enceinte ATEX ( ou ExProof) ? Laquelle ?

Rappel de vos obligations

Conformément à la directive ATEX 1999/92/CE (ATEX 137) pour les utilisateurs et à la directive 2014/34/UE (ATEX 114) pour les fabricants de matériels, toute entreprise doit identifier les risques liés à une atmosphère explosive et classer les zones en conséquence.

Les questions à se poser visent à recueillir les éléments nécessaires pour déterminer :

  • Si une enceinte climatique ATEX est requise ;

  • Si oui, de quelle catégorie (1, 2 ou 3) et pour quelle zone (0/1/2 ou 20/21/22) ;

  • Et quels types de marquages et protections électriques sont adaptés (Ex d, Ex e, Ex i...).

La responsabilité de l’exploitant est d’évaluer les zones ATEX de son installation :

Le classement exact doit être défini par l’évaluation des risques menée par l’exploitant, conformément à la directive 1999/92/CE. Pour tout projet d’équipement ou d’enceinte climatique, la classification de zone doit être documentée par un responsable sécurité ou un expert ATEX, en fonction des substances présentes, du procédé et de la ventilation du local.

Le fournisseur de l’enceinte peut vous aider à déterminer la solution adaptée à partir des informations fournies, mais ne peut pas se substituer à une étude ATEX de site.

Les questions à se poser :

1. Nature des substances manipulées

1.1. Avez-vous des substances inflammables, explosives, toxiques ou corrosives dans vos protocoles ?Types : gaz, vapeurs, aérosols, poussières combustibles… (Préciser les noms commerciaux ou C.A.S.)

1.2. Ces substances sont-elles présentes à l’état pur ou en mélange ?

2. Processus expérimentaux / types d’opérations

2.1 Manipulez-vous ou stockez-vous des solvants organiques, alcools, hydrocarbures ou produits à point éclair bas (<60°C) ?

Votre application implique-t-elle :

2.2 Évaporation de solvants ?

2.3 Mélanges ou réactions chimiques pouvant libérer des gaz inflammables ?

2.4 Procédés générant des poudres combustibles ou des poussières en suspension (pesées, mélange, dispersion…) ?

3. Volumes, fréquences et modes d'introduction

3.1 Quel volume maximal de substances dangereuses est introduit dans l’enceinte ?

3.2 À quelle fréquence et pour combien de temps sont-elles présentes ?

3.3 Mode d’introduction : automatique, manuel, circuit fermé ou ouvert ?

4. Ventilation de l’enceinte

4.1 L’enceinte doit-elle être équipée d’un système d’extraction ou de ventilation adapté (débit, filtration, recyclage d’air…) ?

4.2 L’air extrait est-il susceptible de transporter des vapeurs/poussières inflammables ?

5. Environnement externe

5.1 L’enceinte sera-t-elle installée dans une zone déjà classée ATEX (zones 0, 1, 2, 20, 21, 22) ?

5.2 D’autres équipements ATEX sont-ils présents dans la même pièce ?

6. Classement de la zone ATEX

6.1 Votre responsable sécurité a-t-il réalisé une évaluation des risques ATEX selon la directive 1999/92/CE ?

6.2 Quelle est la classification de la zone où sera installée l’enceinte :

  • Zone 0 : présence permanente ou fréquente de gaz/vapeurs explosifs

  • Zone 1 : présence occasionnelle

  • Zone 2 : présence accidentelle

  • Zone 20/21/22 : même critères mais pour poussières

7. Normes et réglementations

Avez-vous connaissance des obligations réglementaires suivantes ?

7.2 Directive ATEX 2014/34/UE – Exigences pour le matériel destiné à être utilisé en atmosphères explosibles

7.3 Directive utilisateurs 1999/92/CE – Prévention des risques d’explosion sur site

7.4 Inspection, zonage et marquage des équipements

7.5 Décret n° 2002-1553 (France) ou ordonnance sur les équipements sous pression (OPAS, Suisse)

7.6 Respect des normes EN 60079 (constructions électriques), EN 1127-1 (prévention explosion)

8. Besoin spécifique d’enceinte ATEX

8.1 Quelles opérations vous font estimer qu’une enceinte ATEX est nécessaire ?

8.2 Attendiez-vous un certificat de conformité ATEX et/ou GOST, IECEx ?

8.3 Souhaitez-vous une enceinte pour risques gaz/vapeur (G) ou poussières (D) ?

8.4 Quelle température ambiante maximale attendue ?

8.5 Municipalité/localisation du site : France, Suisse, UE, hors-UE (nécessité éventuelle de marquages supplémentaires)

9. Caractéristiques attendues

9.1 Volume utile de l’enceinte ? Plage de température/humidité ?

9.2 Fonctions annexes : monitoring CO, capteurs LIE (limite inférieure d’explosivité), alarme, sécurité redondante ?

Informations complémentaires et textes réglementaires à rappeler au client

La Directive ATEX 2014/34/UE impose l’utilisation d’appareils certifiés dans toutes les zones classées ‘ATEX’.

Marquage des enceintes ATEX

Les enceintes marquée ATEX ( pour anti-déflagrantes, ou ExProof ) répondent à des normes très précises .

En effet, elles sont utilisées pour protéger les personnels et les bâtiments contre d'éventuels départs de feux, voire d'explosion, lors d'essais ou de stockage de produit dangereux.

Si l'on vous demande d'utiliser un équipement ATEX, il va falloir bien définir votre classe de risque, car en cas d'accident votre assurance aura beau jeu de se retrancher derrière une règlementation complexe pour freiner les indemnisations.

Sans prétrendre être expert en la matière, nous classons nos enceintes ATEX en 2 catégories. La gamme T ( ATEX type A ) garantie qu'une étincelle ne pourra pas entrer dans la chambre pour initier un départ de flamme. La gamme X ( Atex type B ) garantit en plus que les composants en dehors de la chambre ne vont pas créer de départ de feu pour l'environnement ( comme par exemple dans une usine chimique ou pétro-chimique). La gamme X est alors nécessaire.

Une fois cette catégorisation simpliste expliquée, il faut entrer plus en détail dans les classes de risques liés à l'environnement du laboratoire et aux produits manipulés.

Tous les appareils ATEX sont étiquettés avec un code ATEX du type :

ATEX II 2G Ex db eb h [ib] ib mb IIB T3 Gb

Cette notation technique explique pour quel type d'application l'enceinte est homologuée :

le "II" indique le groupe d'explosion :

  • groupe d'explosion I : Matériel électrique pour l‘exploitation des mines à risque de grisou, telles que l‘exploitation de la houille: poussière de charbon, méthane

  • groupe d'explosion II : Matériel électrique pour toutes les zones à risque d’atmosphère explosive, sauf des mines à risque de grisou, telles que l’industrie chimique: colorants, acétylène

le "2" indique le type de zone d'explosion dans laquelle se situe l'appareil :

  • Zone 1 - (1G sur l'étiquette) - si l'atmosphère dangereuse à risque d'explosion est créée en permanence ou de longue durée ( >1000h/an) . Aucune source d'inflammation de doit avoir lieu sans défaut de l'appareil, ainsi qu'en cas de défaillances rares ou fréquentes.

  • Zone 2- (2G sur l'étiquette) - si l'atmosphère dangereuse à risque d'explosion est créée occasionnellement ( 10-1000h/an) . Aucune source d'inflammation ne doit avoir lieu sans défaut de l'appareil, ainsi qu'en cas de défaillances fréquentes.

  • Zone 3 - (3G sur l'étiquette) - si l'atmosphère dangereuse à risque d'explosion est créée moins de 30mn par an. Aucune source d'inflammation de doit avoir lieu sans défaut de l'appareil, ainsi qu'en cas de défaillances fréquentes.

    Le G signale une utilisation pour le Gaz. Le D les poussières

"Ex" signale que l'appareil est homologué EEx suivant les normes CENELEC

Les lettres minuscules qui suivent décrivent les types de composants électromécaniques utilisés

"IIB" indique la classe de gaz autorisés

  • I pour le méthane

  • IA pour le propane

  • IIB pour l'éthylène (et gaz similaires)

  • IIC pour l'hydrogène

Le T3 indique la classe de température

  • Soit 200°C maxi admise en T3